Myopie forte

On parle de myopie forte (ou « myopie élevée ») lorsque la correction nécessaire est supérieure à -6 dioptries ou que la longueur axiale de l’œil dépasse 26 mm. Ce type de myopie n’est pas seulement un défaut de vision : il peut aussi augmenter le risque de certaines pathologies oculaires, comme le décollement de rétine, la maculopathie myopique ou le glaucome. Cette pathologie affecte environ 2 % de la population mondiale, avec une progression particulièrement notable chez les jeunes adultes.

Ce type de myopie se distingue par le risque élevé de complications oculaires graves. Le plus souvent, elle est détectée entre 10 et 18 ans, période critique où l’œil est en pleine croissance. Contrairement aux formes légères ou modérées, l’étirement important de l’œil fragilise les structures oculaires comme la rétine et le vitré.

Les personnes atteintes peuvent développer différentes affections sérieuses :

Néovaisseaux rétiniens

Apparition de vaisseaux anormaux sous la rétine, pouvant engendrer une baisse d’acuité visuelle, des distorsions ou une tache centrale.

Décollement de la rétine

Complication fréquente liée à la liquéfaction du vitré, provoquant des éclairs lumineux, mouches volantes et pouvant aller jusqu’à la cécité sans traitement rapide.

Glaucome

Même s’il n’est pas directement causé par la myopie forte, ce trouble en constitue un facteur de risque.

Trou maculaire et fovéoschisis

L’étirement de la macula peut engendrer des déformations de la rétine centrale, altérant sévèrement la vision.

Cataracte prématurée

Les patients myopes fortement présentent un risque accru de développer une cataracte plus tôt.

Un suivi ophtalmologique rigoureux est indispensable pour dépister et traiter ces complications.

Il existe plusieurs approches pour corriger la vision ou freiner l’évolution :

• Correction optique : lunettes ou lentilles de contact restent les solutions les plus utilisées.
• Techniques laser (LASIK, PKR)
• Implants intraoculaires : les lentilles Phake, réversibles, offrent une alternative chirurgicale pour certains cas.
• Orthokératologie : port nocturne de lentilles rigides pour remodeler temporairement la cornée.
• Injections intravitréennes : en cas de néovaisseaux choroïdiens, des anti-VEGF sont administrés pour réduire les œdèmes et hémorragies.

Dès l’enfance, certaines habitudes peuvent ralentir la progression :

• Réduire l’usage des écrans ;
• Privilégier la lumière naturelle et les activités en plein air ;
• Lire sous un éclairage adapté ;
• Effectuer un bilan ophtalmologique annuel

La myopie forte est un trouble sérieux, mais une prise en charge précoce permet d’en limiter les conséquences. La consultation régulière d’un ophtalmologiste est essentielle pour maintenir une bonne santé oculaire.